Le volcan Lokon :
Après Tumbak et sur les conseils de Yoan nous avons dormi deux nuits dans la petite ville de Tomohon située entre Tumbak et Manado. Cette petite ville est réputée pour deux choses : ses volcans et son marché un peu particulier. Nous sommes en pays Minahasa avec une religion prédominante: la religion protestante. Nous avons décidé de faire l’ascension du volcan Lokon, un volcan encore en activité. Nous nous sommes renseigné au préalable pour connaître son niveau d’activité. Pas d’alerte spécifique donc nous pouvions y aller. La randonnée pour y aller semblait intéressante car on devait remonter une coulée de lave durcie par le temps jusqu’à un col entre deux volcans, le Lokon et l’Empung, et de là on allait découvrir un cratère fumant. En commençant la montée on est passé par des carrières et de nombreux camions nous klaxonnaient ou nous faisaient des sourires nous indiquant le chemin. Comme nous aimons bien nous débrouiller tous seuls nous n’avions pas pris de guide. Le chemin semblait simple et Yoan et les autres personnes rencontrées nous avaient confirmé que cela était bien possible. Le temps était nuageux. A un moment de l’ascension nous nous sommes trompés de chemin et avons pris une ascension très abrupte; tellement que c’était difficile de faire passer les enfants et nous n’étions pas très rassurés. Arrivés en haut l’endroit était sans issue. Nous avons dû rebrousser chemin sur une pente très verticale. Des indonésiens qui passaient pas là sont venus nous aider et on les a beaucoup remercié. Nous avons repris l’ascension par le bon chemin et sommes en effet tombés sur une énorme coulée de lave durcie. Cette coulée passe au milieu de la végétation. C’est très impressionnant de s’imaginer comment cela a dû être au moment de l’éruption. Cette coulée forme des espèces de toboggans de pierre que nous avons suivi et grimpé jusqu’en haut.
Arrivés en haut nous nous sommes approchés du cratère. C’était très impressionnant. De la fumée en sortait. Emilio était presque déçu de ne pas voir de lave … moi, plutôt rassurée. On entendait des grondements sourds qu’au début nous prenions pour des bruits d’avion. .. c’était bien le volcan qui grondait. On s’est senti tout petit face à ce cratère.
Après une petite pause pour reprendre des forces nous avons entamé la descente. Au cours de l’ascension et après, pendant la descente, nous n’avons croisé aucun touriste occidental mais par contre pas mal de jeunes indonésiens, souvent assez chargés, faisant l’ascension avec probablement l’intention de camper en haut. Ils nous saluaient gaiement parfois en rigolant. Peut-être se moquaient-ils de notre équipement : chaussures de randonnée, vêtement de pluie « technique » alors qu’eux montaient en tongs et tee shirt. Inversement nous nous demandions comment faisaient-ils. Malheureusement la pluie s’est invitée de la partie. Pour descendre il fallait prendre le chemin inverse c’est à dire descendre la coulée de lave durcie. Avec la pluie c’était devenue une vraie patinoire. La roche glissait et nous sommes tous tombés 3 ou 4 fois. Heureusement rien de cassé mais de grosses frayeurs. La coulée de lave s’est progressivement transformée en torrent puis en cascade à certains endroits. Nous étions parfois obligés de descendre sur les fesses comme sur un toboggan d’eau. Nous étions trempés de la tête aux pieds.
La pluie ne cessait pas de s’intensifier et une fois en bas nous nous sommes arrêtés au premier abris rencontré, un petit magasin, épuisés et rincés ! La vendeuse du local nous a aidé à appeler un grab pour rentrer à notre hôtel, merci à Google translate qui nous aide bien dans ce genre de cas. La pluie ne cessera plus de l’après midi et de la soirée. Nous resterons bien au chaud dans notre auberge. Nous avions trouvé une auberge de jeunesse géniale. Son nom, c’est Cekakak hostel qui se situe en hauteur un peu en dehors de la ville. L’endroit était en pleine nature et l’auberge est couplée à un complexe hôtelier qui loue des bungalows. Pour être plus économe nous avions choisi l’auberge et en fait nous y étions tout seul. Nous avions un dortoir de 4 lits et nous nous sommes installés dans le salon commun comme à la maison. Finalement mieux que l’hôtel c’était comme si nous avions loué un chalet à la montagne. Salon, salles d’eau communes et chambre que pour nous pendant deux jours. Le personnel était charmant et nous avons eu l’impression qu’il n’y avait personne non plus dans l’hôtel d’en face.

Âmes sensibles s’abstenir !!!
Le deuxième jour à Tomohon nous avons fait une visite du marché local, le deuxième point d’intérêt de cette ville. Alors là, âmes sensibles s’abstenir!! Ne regardez pas les photos qui vont suivre. Nous sommes dans une région avec une forte culture Minahasa et ici tous les animaux se mangent donc même le chien, le serpent, d’énormes chauves-souris (encore appelées roussettes ou renards volants). Ce qui était vraiment gore c’est qu’ils présentaient sur des paillasses des chiens entiers carbonisés… et ce qui était encore plus dur, c’est qu’à deux mètres, on pouvait voir un homme en train de carboniser un chien avec son chalumeau, et à côté, une cage avec des chiens vivants, attendant leur bourreau. Ce qui m’a aussi beaucoup surprise c’est de voir les enfants regardant cela sans aucune gêne. Après tout, quelle différence avec un cochon ou une vache? Mes enfants ne sont pas prêt de devenir végétariens .. C’était quand même difficile, on ne se sentait pas très à l’aise. Attention ces photos sont susceptibles de heurter votre sensibilité mais cela n’est que le reflet d’une culture locale très éloignée de nos habitudes.







Après cet intermède boucherie nous nous sommes baladés dans le reste de ce grand marché qui vendait aussi beaucoup de poissons, fruits et légumes. Nous avons acheté des mangues qui sont ici délicieuses et un melon (1ère fois depuis plusieurs mois que nous trouvions un beau gros melon comme nos beaux melons charentais ! ) Pour faire plaisir à Emilio, nous en avons acheté un, savourant d’avance son goût sucré. Pour rentrer à l’hostel nous avons pris un transport local qui s’appelle un mikrolet (espèce de combi aménagé pour transporter des passagers). Nous avons remballé nos affaires et pris la route pour l’est de la pointe nord de sulawesi : le parc Tangkoko. Nous nous sommes rendus compte en partant que le melon acheté plus tôt était resté dans le mikrolet.. grosse déception d’Emilio…

Parc Tangkoko sous des trombes d’eau:
Pour arriver au parc Tangkoko nous avions le choix entre les transports locaux en prenant trois bus différents et un dimanche c’était pas gagné ou un grab qui nous amenait directement à la destination choisie. Évidement nous avons choisi la deuxième solution. Dans les transports galères nous avions déjà bien donné. Le grab n’était pas si cher et nous sommes tombés sur un chauffeur très gentil qui nous a d’ailleurs demandé en arrivant d’annuler la course pour ne pas avoir à payer la commission grab et avoir plus d’argent pour lui. Ce que nous avons évidemment fait. Avant de partir, profitant de la wifi, nous avons réservé un hébergement près du parc Tangkoko. Le parc Tangkoko est une réserve naturelle dans laquelle on peut se promener avec un guide pour découvrir certaines espèces rares d’animaux notamment des tarsiers. Les tarsiers sont les plus petits singes qui existent au monde. On les trouve à l’état sauvage en Sulawesi, à Bornéo et aux Philippines, c’est tout. Ils ont de très grands yeux 👀 et une tête qui peut tourner à 180°. Nous sommes arrivés en début d’après midi au village de Batuputih et nous avons cherché notre hôtel réservé quelques heures plus tôt. L’hôtel n’existait pas, par contre nous avons trouvé un comptoir, au même nom, avec une dame qui dormait derrière. Renny a été très surprise de nous voir arriver et n’avait pas encore vu la réservation faite sur booking. Elle ne possède pas de chambre mais utilise celles de la homestay située à côté. Nous aurons donc deux chambres très propres et Renny s’occupera d’être notre guide pour le lendemain. Après une grosse sieste nous sommes allés à la plage située au bout du village. Nous avons découvert une plage de sable volcanique de couleur noire. De nombreux enfants se baignaient dans les grosses vagues et dans un petit bras de rivière se déversant dans la mer. Anna et Emilio sont allés jouer timidement avec les enfants du village puis nous sommes rentrés à la nuit tombée. La propriétaire du homestay nous a préparé un bon dîner.
Le lendemain nous nous sommes réveillés à 5h du matin pour aller découvrir la jungle du Parc Tangkoko. Notre guide Renny nous attendait. Le soleil se levait et nous nous sommes dirigés à pied dans le parc. Dès l’entrée nous sommes tombés sur un groupe de macaques noirs. Ils étaient très nombreux et n’étaient ni craintifs ni agressifs envers nous. Nous avons pu les observer de très près et suivis. Ils sont allés jusqu’à la caserne des pompiers où ils grimpaient sur les camions sans gêne.
Nous nous sommes ensuite enfoncés dans la forêt tropicale. Nous avons vu deux oiseaux très colorés et puis la pluie s’est mise à tomber très fort. Nous nous sommes abrités le temps que cela se calme puis la pluie ne cessant pas nous sommes partis bien emmitouflés dans nos vestes de pluie à travers la jungle. Nous arriverons quand même à voir plusieurs tarsiers dans un arbre où vit une famille. C’est très petit (environ 10 cm) et très mignon, très étonnant. Cela ressemble à un gremlin ou à maître Yoda. Cela a de très grands yeux qui ne peuvent pas tourner dans leurs orbites d’où la mobilité de la tête.

Nous avons continué notre balade dans la forêt mais la pluie a continué à tomber, des cordes et des cordes… Si bien que nous étions vraiment très mouillés avec nos chaussures qui faisaient floc floc à chaque pas. Emilio s’étonnait même que du jus de chaussette en sorte quand il marchait. C’était là le test ultime de la belle veste technique en gore tex achetée en France avant de partir. La mienne a bien tenue 😉, mon teeshirt était encore sec. Donc, pour rester positif après cette matinée mouillée, nous sommes contents d’avoir vu des tarsiers et des macaques noirs par contre nous n’avons pas vu grand chose d’autre. Si nous avions su à l’avance le temps pourri que nous aurions, nous n’y serions sûrement pas allé. Nous étions un peu déçus. Nous avons, par la suite, croisé des français ayant fait la même visite, la veille, sous un grand soleil et qui en étaient ravis. Nous sommes vite partis après avoir avalé un déjeuner vers Manado pour attraper le bateau en direction de l’île de Bunaken.