L’envers du décor (Sulawesi la suite..)

Y a t il un mécanicien dans le bateau ??

Nous avons quitté le Poki Poki (Toggian Island) après avoir passé 3 nuits dans un superbe bungalow. C’était un havre de paix. Le bateau de l’hôtel nous a accompagné jusqu’au village le plus proche d’où nous devions prendre le bateau public vers Ampana la ville sur le continent au sud des îles Toggian.

En arrivant vers le village nous avons vu le bateau public qui s’avançait vers nous, déjà parti du port du village. Ici cela n’a pas posé problème, grands signes des bras de notre chauffeur, le bateau public s’est arrêté près de nous et en plein milieu de la mer nous avons grimpé à bord avec tous nos sacs. Je ne voulais pas m’inquiéter mais franchement quand j’ai vu ce bateau que nous devions prendre je n’étais déjà pas très rassurée.. il avait l’air de franchement pencher du côté droit. Il y avait une dizaine d’indonésiens sur le bateau, nous nous sommes assis en tailleurs à côté d’eux sous un auvent à l’air libre. Il y avait des places assises dans la cale mais être quasiment au niveau de la mer ne me tentait pas. Nous avons fait un premier stop dans le village de Bomba où nous avons pu assister au déchargement d’énormes sacs de riz (probablement ce qui faisait pencher le bateau d’un côté ) puis au chargement de gros sacs contenant du bois. Heureusement, mieux calés à fond de cale, le bateau ne tanguait plus à droite. Nous avons ensuite fait un deuxième arrêt dans un autre village où tout le monde est descendu. On a fait de même car il faisait une chaleur à crever sur le bateau en plein soleil. Cette fois pas de chargement juste… la pause déjeuner du capitaine… Ce capitaine qui dirigeait le bateau avait environ 70 ans et n’avait pas l’air de très bien maîtriser son engin.. en arrivant dans le port le bateau a cogné deux fois contre des récifs et puis en sortant du port du deuxième village il a tapé l’avant du bateau contre le quai. Il avait du mal à manœuvrer… pas très rassurant tout ça. Nous sommes finalement enfin reparti après la pause d’au moins une heure. Le trajet devait durer 2h30 jusqu’à Ampana et cela faisait déjà 2h que nous étions partis. Une fois en pleine mer, pas très loin de l’île de Taupan ( où nous avions fait une sortie snorkelling) le bateau s’est arrêté en pleine mer. Jusqu’ici tout allait bien mais quand on a vu plusieurs hommes du bateau sortir la trousse à outils et taper à fond de cale avec des marteaux je me demandais quand même si tout allait bien. Le reste des passagers était impassible en train de dormir ou de jouer sur leur téléphone. Je me disais que si personne s’inquiétait c’est que tout allait bien. Puis avec mon imagination débordante je me suis demandé si en percutant un récif on aurait pas créé une brèche et que si ça trouve le bateau prenait l’eau et que c’est cela qu’ils étaient en train de réparer. Tout cela évidemment je n’en ai fait pas part à Marco ni aux enfants qui étaient plutôt très paisibles et endormis. Marco commençant à sentir mon inquiétude m’a dit qu’à priori de ce qu’il comprenait c’était que le gouvernail était cassé ( ouf !! ça me rassurait le bateau ne prenait pas l’eau mais était-ce si rassurant ??). Comme personne n’avait l’air inquiet j’essayais de me raisonner. Nous étions quand même en pleine mer et le bateau dérivait vers une zone de récifs. J’ai commencé à paniquer intérieurement quand Emilio m’a dit : « maman pourquoi ils sortent les gilets de sauvetage? » , je ne me souviens même plus de la réponse donnée tellement elle devait être insensée. Nous avons vu passer un autre gros bateau dans l’autre sens. Je me suis dit, « ne faut-il pas les appeler au secours » .. non non ils continuaient à taper sur je ne sais quoi avec le marteau … J’étais vraiment terrifiée quand j’ai vu que nous nous approchions dangereusement des récifs. J’en ai parlé à la dame en face de moi mais elle n’avait pas l’air inquiète. Sans mentir et sans exagérer c’est à deux mètres des récifs que le moteur s’est remis en marche et que nous sommes repartis. On ne saura jamais quelle était exactement la panne mais je me suis imaginée dans ma tête tous les scénarios catastrophes possibles. Pour le gilet de sauvetage, le monsieur qui en avait sorti un, c’était juste pour s’en servir de coussin, pour s’endormir sur le pont ensuite …

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Le fameux rafiot qui nous a emmené jusqu’à Ampana sur le continent

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Quand le bateau est reparti je n’était pas vraiment plus rassurée. Cette histoire de panne nous avait bien fait perdre encore une heure, le vent avait forci et des vagues se formaient. Nous avons attaqué la pleine mer avec un bateau qui penchait dangereusement d’un côté puis de l’autre. J’avais peur que mon petit Emilio soit projeté par dessus bord. Nous sommes arrivés à Ampana 7h après notre départ … heureux de retrouver la terre ferme !! Ce trajet fut terrible… un très mauvais souvenir…

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Enfin !!! après 7h de bateau le port d’Ampana

Repos au lac Poso

Notre seule joie en arrivant à Ampana c’est que David le proprio du Poki Poki avait appelé son contact pour qu’il vienne nous chercher au port. Cela faisait plusieurs heures qu’il nous attendait. C’était Eddy, un des membres de l’hôtel Marina Cottage. Il nous a accompagné en voiture jusqu’à son hôtel où nous avons pu nous reposer et déjeuner face à la mer et réfléchir à la suite. On a eu longtemps la sensation de tanguer. Finalement nous avons eu le courage de repartir (comme c’était prévu au départ) vers la ville de Tentena au bord du lac Poso. Eddy nous a trouvé un véhicule et c’était reparti pour 5h de route. Rincée par le bateau je pensais pouvoir m’endormir rapidement mais non, pas de bol, je n’ai pas réussi à fermer l’œil contrairement aux trois autres. Nous sommes arrivés de nuit vers 21h à l’hôtel Dolidi Ndano Towale . L’hôtel avait l’air luxueux et nous avons eu un magnifique bungalow en bordure du lac.

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Vue depuis notre bungalow au lac Poso
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Miam ! des tartines grillées au petit déjeuner !

Nous avons été heureux de retrouver une vraie douche et des toilettes avec chasse d’eau. Les endroits où nous étions aux îles Toggian sont de vrais paradis « carte postale » mais question confort c’est pas vraiment ça, à moins peut être d’aller dans une gamme vraiment supérieure (mais je ne suis pas sure que cela existe là-bas). Il n’y a pas de plomberie dans les salles de bain juste un grand bac avec un récipient pour se laver donc oubliez l’eau chaude, la douche abondante et les chasses d’eau. De plus il n’y a pas toujours du papier toilette donc il faut faire ses ablutions soi-même, ou pour être encore plus explicite se torcher le cul avec sa main… Les toilettes sans chasse d’eau ça passe encore quand on a une vraie cuvette où s’asseoir ( ce qui était toujours le cas dans nos bungalows) mais en dehors des hôtels ce sont toujours des toilettes à la turque et parfois il y a … juste un trou..

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Cela faisait beaucoup rire les enfants de regarder de l’extérieur le pipi de l’un tomber dans la mer. L’eau douce dans ces lieux reculés est une denrée rare et a très souvent un petit goût salé… donc on ne se sent jamais vraiment très propre. Désolé pour ces détails très terre à terre mais c’est quand même pour vous dire que derrière le côté carte postale il y a ces petits inconvénients qui à la longue rendent le lieu un peu moins paradisiaque et cela n’est pas souvent décrit sur les blogs. En arrivant au lac Poso dans un joli hôtel avec une vraie salle de bain ( Bon… l’évacuation marchait pas bien, pas d’eau chaude et on a eu une invasion de fourmis rouges dans la chambre ) mais nous étions contents de retrouver un peu de confort et de nous y poser pour deux nuits.

Les Pazpartout sont fatigués…

A ce moment là du voyage nous avons eu un petit coup de mou … on arrivait à saturation de l’Asie. Comprenez moi bien, on a adoré tous les pays traversés et à refaire je pense qu’on ferait pareil, mais le manque de confort, la nourriture répétitive et des transports à rallonge… on commençait à fatiguer et à avoir envie d’occident. Nous avions du mal à rebondir et à retrouver la motivation pour poursuivre notre périple en Indonésie. A ce stade il nous restait encore 20 jours en Indonésie et nous avons beaucoup réfléchi à modifier le programme. Fallait il aller comme prévu sur Flores et Komodo avec beaucoup de route en perspective ou aller se poser tranquillement dans une villa à Bali ? Les vols ✈️ intérieurs n’étant pas encore pris nous étions libres de changer le programme. Nous avons longuement discuté en famille et finalement les enfants tenaient tellement à voir les dragons de Komodo que nous avons décidé de poursuivre vers Flores après la Sulawesi.

Le lac Poso, si paisible, nous a fait du bien et nous a rappelé les paysages du lac Inle en Birmanie. Le propriétaire est un indonésien qui travaille en partenariat avec l’orphelinat situé juste à côté. Le matin et le soir nous entendions les enfants chanter. C’est un endroit au bord du lac en dehors de la ville de Tentena que je recommande très fortement.

La question des visas

Un point important à ce stade de notre voyage indonésien était aussi la question du visa. Nous avions pris un visa d’un mois à l’entrée dans le pays que nous devions faire renouveler dans une grande ville sachant que pour cela il faut s’y prendre au moins 5 jours avant la péremption du visa. Nous devions donc nous rendre dans une ville avec un bureau d’immigration. Nous avions prévu de le faire à Makassar ( grande ville tout au sud de la Sulawesi) et là bas d’y passer le temps nécessaire. En discutant de ce sujet avec David le gérant du Poki Poki il nous a conseillé d’aller plutôt à Palopo, une ville portuaire à mi chemin entre Tentena (Lac Poso) et Makassar et selon les retours qu’il avait eu, là bas, le visa pouvait être renouvelé en une journée ( contrairement à 5 jours dans certains endroits ). Après le lac Poso nous nous sommes donc rendu à Palopo. Cette ville était sur notre chemin et à 2 heures de Rantepao, notre prochain point de chute pour visiter le pays Toraja, nous évitant ainsi de courir jusqu’à Makassar. (Promis avant la fin des articles sur la Sulawesi je vous ferais une carte avec notre parcours).

Nous avons pris un bus allant de Tentena ( lac Poso) à Palopo. Nous aurions souhaité un bus de nuit ( le temps passe plus vite en dormant ) mais soi disant cela n’existait pas (nous avons appris par la suite qu’il existait bien des bus de nuit très confortables…). Nous sommes partis pour 10h de bus, soit toute la journée car nous sommes arrivés à 20h à Palopo. C’était encore un trajet très compliqué… et très fatiguant. Le bus n’était pas climatisé et surtout de nombreux indonésiens fumaient dedans. Ça, c’était pour nous très difficile à supporter et dur de dire quoi que ce soit. Oubliés les sleeping bus vietnamiens avec wifi à l’intérieur. Les enfants ont encore une fois tellement bien supporté l’épreuve qu’on aurait eu envie de leur remettre une médaille. Heureusement grâce à la carte SIM de Marco on a pu réservé un hôtel pour ne pas arriver au milieu de nulle part, lessivés, avec nos gros sacs. Malgré le fait que nos compagnons de voyages étaient des fumeurs invétérés ils étaient très gentils avec nous et les enfants. Ils se sont arrangés pour que le bus s’arrête non pas à la gare routière mais juste devant notre hôtel et on les a beaucoup remercié pour cela.

Les indonésiens rencontrés sont toujours extrêmement sympathiques avec nous. Toujours souriants et nous invitant à discuter avec eux. Ils posent beaucoup de questions aux enfants. Nous n’avons pas du tout ressenti d’agressivité bien au contraire. Je pense que dans cette région d’Indonésie ils ne sont pas habitué à voir beaucoup de touristes blancs, encore moins avec des enfants et encore moins de mexicain. Notre petite tribu impressionne et ouvre le questionnement des locaux.

L’hôtel trouvé à Palopo ( qui est une ville pas du tout touristique) était médiocre. A l’arrivée dans la chambre on entendait les souris qui couraient dans le plafonnier … ( petite pensée pour toi Stéphanie 😉). La chambre était petite mais propre et très économique. Nous nous sommes rendus dès le lendemain matin au bureau de l’immigration pour nos visa, décidés à régler au plus vite cette affaire. Nous sommes tombés sur des officiers très gentils et sympathiques. Le temps de remplir les dossiers, de faire des photocopies, des photos et de payer nous étions sortis des bureaux à 14h30. Nous avons eu nos visa pour le lendemain matin et cela nous a coûté 355000 roupies/pers soit 20€ environ! Un record temps/argent du jamais vu sur les sites épluchés. Donc un bon plan le visa à Palopo!!

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Dans la salle d’attente du bureau d’immigration
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Le bureau d’immigration de Palopo

Nous avons embarqué rapidement après pour la ville de Rantepao. Nous avons fait le trajet en voiture privée (Grab). La ville de Rantepao est située dans les terres du Sud de la Sulawesi et est très réputée comme porte d’entrée pour la visite du pays Toraja. Le transport en voiture n’a duré que 2h mais d’une route tortueuse de montagne et l’estomac d’Emilio n’a malheureusement pas tenu le coup. Anna et moi-même ne faisions pas les fières non plus.

Cet article n’était pas très riche en belles photos mais le voyage au long cours n’est pas toujours aussi merveilleux qu’on peut le laisser paraitre, c’était important pour nous d’en parler.

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