Avril 2019
L’île de Pâques fait partie de ces endroits qui m’ont énormément fait rêver dans la préparation de ce tour du monde. C’était pour moi un immanquable. Cette île est tellement lointaine, tellement perdue, tellement isolée, tellement mythique !
Depuis Papeete je crois qu’il existe une ou deux liaisons par semaine. C’est un vol à destination de Santiago mais qui fait une escale sur l’île de Pâques. C’est l’une des îles habitées la plus isolée. Elle se trouve à 4000km de Papeete et à 3700km des côtes chilienne. Cet éloignement, au fin fond du pacifique me faisait planer rien que d’y penser. L’île de Pâques fut visitée par le premier Européen, le navigateur néerlandais Jakob Roggeveen, le jour de Pâques, le 6 avril 1722, ce qui lui donna son nom mais elle s’appelle aussi Rapa Nui, son nom polynésien.

Les habitants de Rapa Nui sont à l’origine des polynésiens. La Polynésie est un grand territoire qui forme un triangle allant de la NZ à Hawaï et à l’île de Pâques. L’île est devenu une possession chilienne en 1888.

L’histoire de l’île est complexe et n’a cessé de nous questionner. Pourquoi ce peuple polynésien a-t-il construit ces statues si particulières appelées moaïs? Pourquoi n’a-t-on jamais retrouvé de moaïs ou de dessins y ressemblant sur les autres îles polynésiennes? Pourquoi la construction des moaïs s’est subitement arrêtée ? Pourquoi certains ont été reversé la tête la première? De nombreuses théories existent à leur sujet jusqu’à celles extra terrestres.
Voici les quelques explications retenues lors de notre visite. Les premiers immigrants polynésiens ont développé, malgré des ressources assez limitées, une société complexe et bien adaptée à son environnement. L’importance croissante du culte des ancêtres s’est traduite par l’érection de centaines de statues (moaï) qui, a-t-on pensé, ont peut-être consommé l’essentiel des ressources de l’île. Dans les années 1500 à 1600, l’île aurait connu une crise environnementale au terme de laquelle l’assise religieuse de la société pascuane changea. La construction des statues et des plateformes cérémonielles cessa. Les moaïs étaient disposés à la façon d’une barrière symbolique protégeant la population des dangers extérieurs. Or, lorsque les archéologues sont arrivés sur l’île, ils ont trouvé les statues renversées et ont supposé que c’était l’indice d’une guerre civile. Puis, en découvrant que ces statues avaient été posées au sol avec le plus grand soin (et en très bon état), ils en ont conclu que le renversement des moaïs n’étaient pas un geste de destruction mais simplement que la population de l’île de Pâques avait changé de croyance et renversé les statues tout en respectant leurs pouvoirs divins passés. Des statues ont été comme laissées dans les carrières dans l’état d’achèvement où elles étaient au moment du changement, puis ont été recouvertes par les produits d’érosion du volcan.
Sur les conseils d’avis tourdumondistes nous logions au camping Mihinoa. Nous avons eu la surprise à l’arrivée à l’aéroport d’être accueillis par un des membres de l’équipe avec des colliers de fleurs ( on était encore en Polynésie !!). Le camping avait l’avantage d’être bien situé face à la mer et aux couchers de soleil. Le camping louait des tentes mais étant 4 nous avons choisi l’option cabañas. Nous étions dans une maison partagée avec trois autres chambres, un grand espace salon et une cuisine pour faire les repas. La première nuit a confirmé notre choix de ne pas dormir en tente. Il a plu toute la nuit avec du vent. Nous y avons retrouvé notre copain Sebastien rencontré sur Fakarava.
Nous avons loué une voiture et sommes directement partis pour les sites les plus éloignés. Très vite en sortant de Hanga Roa (l’unique ville de l’île) nous nous sommes retrouvés dans un paysage sauvage avec de nombreux chevaux et vaches en liberté, des falaises, une mer agitée avec vagues et embruns; plus proche de la Bretagne que de la Polynésie française. Nous sommes arrivés sur le site Tongariki et avons été subjugués. C’est le plus grand centre cérémoniel de l’île. 15 moaïs s’élèvent sur la plateforme centrale d’environ 100 m de long. Ils sont tous différents, de formes et de tailles. Il y en a même un qui porte une coiffe. Ils sont tournés dos à la mer et sont dressés sur un ahu (plateforme cérémonielle en pierre). Ce site face à la mer est réputé lors du lever de soleil. Le temps n’a pas été assez beau lors de notre passage pour le voir à ce moment là mais c’était déjà incroyable. Il n’y avait franchement pas grand monde. Nous avons pu prendre le temps sur place, apprécier ce lieu calme et reposant. C’est un lieu irréel, face à la mer, mystique !
Nous sommes ensuite allés jusqu’à la plage de Anakena. A côté de la plage nous avons découvert un alignement de 5 moaïs. Ceux ci avaient des yeux peints.
Notre lieu préféré sur l’île sera sans aucun doute le Rano Raraku. C’est un des volcans de l’île. C’est dans ce lieu magique et plein de mystère qu’ont été construits les moaïs. Sur les flancs et dans le cratère du Rano Raraku se trouvent d’anciennes carrières de moaïs. De nombreuses statues y sont encore présentes, certaines étant terminées et dressées au pied du volcan tandis que d’autres sont encore à l’état d’ébauche et couchées.
Durant trois jours nous avons parcouru l’île en long et en large pour découvrir les principaux moaïs, souvent alignés mais parfois seuls dos à la mer. Nous avons parcouru le petit musée de l’île avec intérêt essayant toujours d’un peu mieux comprendre cette civilisation d’un autre temps. Le temps n’a pas été très clément avec du vent et de la pluie mais cela donnait une vision de bout du monde. Nous avons dévoré nos premières empanadas avec délice, heureux de cette nouvelle découverte culinaire nous rapprochant de l’Amérique du sud.
C’est heureux de nos découvertes que nous avons quitté cet ilot perdu direction Santiago !
Por fin vamos hablar español !!
L’ile De Pâques était aussi notre rêve. Nous y sommes allés de Santiago. Nous avons eu plus de chance que vous coté temps et les couchers de soleil étaient magnifiques. Bravo pour le résumé. J’ajouterai que Rapanui a un statut spécial et une autonomie qui lui permet de décider de son sort. Les autorités limitent le tourisme et son bien conscientes de la fragilité de son écologie..
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J’avais contacté votre guide (Nune) avant d’y aller mais elle était au Chili en vacances. Besos de nous 4.
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