Traversée en ferry :

Pour poursuivre notre traversée de la NZ nous avons pris le ferry à Wellington pour rejoindre l’île du sud. Notre ferry qui devait partir à 8h a eu 1h30 de retard. La traversée était superbe. Le ciel bleu, à souhait, nous a suivi jusqu’à l’île du sud. Il y avait 3h de traversée et le ferry était bien organisé, il y avait des tables avec des prises pour recharger nos batteries (très précieux pour nous !!) et de la wifi un peu capricieuse. Il y avait une salle de cinéma où nous avons envoyé les enfants pendant une bonne heure puis nous avons même réussi à faire un peu d’école.

Arrivés à Picton nous nous sommes dirigés vers le parc national d’Abel Tasman situé au nord ouest de l’île du sud. Nous avons traversé la région viticole de Malborough. Certaines vignes n’étaient pas encore vendangées. On les remarquait aux filets qu’ils mettent sur la vigne pour la protéger. Les paysages étaient beaux mais pas encore très montagneux. N’ayant pas envie de faire beaucoup de route nous nous sommes arrêtés en pleine nature dans un espace de camping gratuit. Ces espaces sont souvent très restreints et il vaut mieux ne pas arriver trop tard pour avoir une place où se garer. Il y avait déjà un couple de néo-zélandais du nord voyageant dans le sud. Ils avaient un grand camping-car et étaient accompagnés de deux chiens. Nous avons eu la surprise de voir arriver en voiture un vieux monsieur qui est venu nous proposer ses tomates et courgettes de son jardin pour trois sous. Nous en avons évidemment acheté. Les tomates étaient délicieuses et Marco nous a fait pour le dîner une omelette aux courgettes et fromage ! Miam 😋 nous étions heureux de retrouver des repas simples mais bons !

L’inconvénient de notre van c’est que notre réservoir d’eau n’était pas très grand. Nous évitions de nous servir de la douche extérieure pour nous laver ( en dehors du fait que cela n’est pas très pratique de se laver en maillot de bain devant les autres campeurs). Alors comment avons nous fait pendant un mois pour nous laver ? La plupart des campings gratuits dans lesquels nous allions n’avaient pas de douches car c’est le concept du « self contained » justement de ne pas avoir besoin de sanitaire et d’être indépendant. Pour cette première partie du voyage (île du nord et début de l’île du sud) nous avons eu de la chance pour le temps. Il faisait beau et nous avions souvent des campings en bordure de plage où il y a très souvent une douche publique que nous utilisions. Si je vous parle de ce sujet pas très passionnant c’est que ce matin là avant de reprendre la route nous avions envie d’être propre et que nous sommes allés nous laver dans le ruisseau en bordure du camping. Nous avons attendu que les autres campeurs soient partis et zou! Ce fut rapide, frais et revigorant !

Cueillette sur la plage :

Nous avons ensuite roulé vers la ville de Nelson puis Motueka. Nous avons pris la dernière place d’un camping face à la mer très sympathique et très prisé du fait de son bel emplacement. Ce camping donnait sur une grande baie, juste à l’entrée du parc national d’Abel Tasman. Comme habituellement en NZ il y avait un parc de jeux pour enfants et sur la plage une piscine d’eau de mer. L’eau se renouvelle à marée haute et nous avons pu en profiter. Cette grande baie se découvrait à marée basse et le sable était recouvert de coquilles de coques vides. Après avoir discuté avec un néo-zélandais qui se baignait entre deux réunions de travail dans la piscine d’eau de mer nous avons appris que nous pouvions aller à la pêche aux coques. Nous avions le droit à 50 coques par personne. Nous sommes allés chercher le dîner sur la plage. Les enfants ont bien aimé farfouiller dans le sable à la recherche des coques. Marco les a poêlées au beurre et à l’ail et c’était exquis.

En regardant la météo la journée suivante s’annonçait pluvieuse. Nous avons choisi de rester au même endroit pour une nuit de plus. Nous sommes retournés nous baigner dans la piscine d’eau de mer et une fois la marée basse nous sommes allés à la pêche aux moules cette fois ci ! La récolte fut fameuse ! Plusieurs litres de moules cueillies à même le sable. Les moules s’accrochaient sur de petits cailloux. Nous avons aussi trouvé des coques et des bulots. Nous avons proposé une partie de notre récolte à nos voisines de camping, deux française en voyage pour 6 mois en NZ. En échange nous avons eu un verre de vin blanc !

Parc Abel Tasman :

Malheureusement la journée du lendemain qui devait être ensoleillée était pluvieuse. Nous sommes quand même partis vers le parc Abel Tasman. Nous avions réservé un bateau taxi qui permettait d’accéder à la plage d’Anchorage depuis Manahau. Le parc naturel n’est pas accessible en voiture car il n’y a pas de route. Il existe un chemin de randonnée qui traverse le parc que l’on peut traverser en environ 5 jours. Par contre il faut réserver longtemps à l’avance une place dans les campings du parc ce que nous n’avions pas fait. Nous avons donc décidé de faire une randonnée d’une journée dans le parc naturel. Le conducteur du bateau en chemin nous a montré une colonie d’otaries.

A l’arrivée sur la plage d’Anchorage le temps n’était pas découvert. Nous ne nous sommes pas attardés sur la plage qui était déjà très belle mais que nous imaginions mille fois plus belle sous le soleil. La randonnée faisait 12km et nous permettait de retrouver le point de départ du bateau et là où nous avions garé la voiture. Malgré le crachin ( presque breton!) nous avons fait une belle randonnée. La végétation était très dense, mousse, fougères géantes , … et malgré le temps nous avons bien profité de cette journée.

Nous avons ensuite pris la route vers le Sud-Ouest de l’île. La région traversée est très cultivée, vignes mais aussi pommiers, pruniers, poiriers. Ce qui est très sympa c’est qu’on peut acheter directement aux producteurs locaux le long de la route mais il n’y a pas de vendeur. Les fruits sont laissés sur un établi avec des sacs et les prix sont affichés. Il y a une honesty box. C’est une boîte tirelire dans laquelle on met le montant dû. Ici la confiance règne. Nous avons acheté de délicieuses prunes, courgettes, tomates 🍅.. et tous les produits avaient du goût !!

Nous avons trouvé un camping pas très loin de la route mais avec une belle vue sur les montagnes. Nous étions quasi seuls au départ puis le camping s’est rempli au fur et à mesure de la soirée. Il pleuvait légèrement, une petite bruine bretonne. Depuis notre arrivée en NZ nous avons eu de nombreux rappels de notre Bretagne chérie: les paysages, le crachin, les mûres, la végétation ( hortensias, agapantes), les fruits de mer ramassés sur la plage..

Pancakes rocks :

Nous avons ensuite repris la route vers Punakaiki sur la côte ouest. La route était belle longeant des gorges ou encore le lit d’un grand fleuve avec peu d’eau. En rejoignant la côte nous avons retrouvé une mer agitée avec de grosses vagues. Nous avions envie de nous arrêter à tous les points de vue tellement c’était beau. La route sillonne le long de la côte jusqu’à l’arrivée à Punakaiki réputée pour ses pancakes rocks. Cela n’est pas un endroit pour déguster les meilleurs pancakes de NZ mais c’est un lieu où l’on retrouve des falaises étonnantes. Avec l’érosion liée au vent, à la mer et à la pluie les roches ont pris un aspect strié comme des paquets de crêpes empilés. C’était très beau et ce que nous avons surtout beaucoup aimé c’est de découvrir cet endroit à marée montante avec les embruns et les vagues qui s’écrasaient sur les falaises. Il y avait des endroits dans la falaise formant des cavités dans lesquelles l’eau de mer s’engouffrait créant des geysers, l’eau retombant sous forme de bruine. C’était très beau et impressionnant. Nous avons beaucoup aimé cet endroit et la balade organisée autour des falaises.

Nous avons continué la route plus au sud. Nous avions besoin d’un camping payant pour se doucher à l’eau chaude .., faire une lessive et recharger l’ordinateur. Nous avons trouvé un camping génial tenu par un vieux monsieur et qui d’ailleurs était en vente (le camping…). Le camping était situé face à la mer. La vue était superbe depuis notre emplacement. Les espaces communs étaient très sympathiques avec un grand salon très convivial où nous avons pris le dîner et passé la soirée. Il y avait de nombreux français et nous avons pu échanger nos bons plans pour les jours à venir. Il y avait également un espace de jeux pour enfants qui a été beaucoup apprécié.

Nous avons poursuivi notre route encore plus au sud. Nous avons fait escale pour le déjeuner dans la petite ville d’Hokitika. Nous nous sommes amusés à prendre des photos face à la mer. Nous avons beaucoup hésité à découvrir les gorges d’Hokitika mais du fait de la pluie des jours précédents nous avons pensé que celles ci n’auraient pas la couleur voulue, turquoise quand le ciel est bleu.

Glacier Franz Joseph :

Nous souhaitions nous rapprocher du glacier Franz Joseph pour le lendemain et nous nous sommes arrêtés pour dormir dans un camping sauvage le long d’une rivière. Le lieu était superbe et très sauvage. Nous nous sommes amusés à faire des ricochets dans la rivière. Un verre de vin face à cette vue et que nous étions bien!! La pluie s’est invitée de la partie et nous sommes rentrés à l’intérieur de notre petit van. Nous avons dîné et regardé un film avec les enfants. J’étais un peu inquiète que la pluie entraîne un débordement du fleuve. Pour me rassurer Marco a préféré changer le van de place pour éviter de se retrouver les pneus et pieds dans l’eau au petit matin. Nous ne nous étions pas rendus compte en nous couchant du nombre impressionnant de moustiques entrés dans notre van. J’ai du en tuer une dizaine en me couchant et la suite de la nuit a été très difficile avec le bruit insupportable du moustique prêt à piquer qui grésillait dans mes oreilles. Au petit matin la vue était très étonnante car le fleuve fumait. Il avait plu toute la nuit, le fleuve n’avait pas débordé mais le ciel s’était dégagé. Nous avons été nous « rafraîchir » dans la rivière avec Anna et c’était très très froid …

Ensuite nous avons pris la direction du glacier Franz Joseph. C’est un glacier de faible altitude et proche de la mer. Malheureusement au cours de la balade nous découvrons comment le réchauffement climatique est responsable de la fonte inexorable de ce glacier. Pas sûr qu’en revenant dans 10 ans il soit encore là. Au fur et à mesure de la balade nous découvrons comment il a reculé au fil des années. Le début de la balade correspond à l’endroit où se terminait le glacier en 1904. Progressivement on prend conscience des conséquences de ce réchauffement planétaire. C’est très impressionnant. On peut accéder à la fin de la randonnée à un point de vue situé à 750m du glacier. La vue est belle et le glacier reste impressionnant. Pendant toute la balade nous verrons un ballet d’hélicoptères proposant des balades aériennes au plus près du glacier; ce qui ne doit pas arranger le réchauffement climatique soit dit en passant. Nous en avons profité pour expliquer aux enfants ce que voulait dire réchauffement climatique et comment essayer, à notre échelle, dans notre vie de tous les jours, d’améliorer les choses.

Nous sommes ensuite allés faire une promenade autour du lac Matheson. Le temps était beau mais nous n’avions pas de vue dégagée sur les monts Cook et Tasman. Ceux ci étaient malheureusement sous les nuages. Nous n’avons pas vu non plus le magnifique reflet habituel qui donne aux photos une symétrie parfaite (c’est pour cela que cet endroit est réputé!) .

Le camping trouvé ensuite était formidable: une vue sur les montagnes, un soleil couchant et un verre de très bon vin blanc. Il y avait en contrebas une petite rivière dans laquelle les enfants sont allés courageusement se baigner. L’eau était glaciale mais ils ont adoré.

A très vite pour la suite de nos aventures sur l’île du Sud !